
Arrivé au Vietnam
Alex
8/10/20254 min read
Fin mars, j’arrive à Hanoï en provenance du nord de l’Inde, fatigué et sans attentes.
Le trajet depuis l’aéroport est un premier choc : la ville, froide et figée, semble porter le poids de son histoire dans chaque rue.
Puis viennent les premiers “Xin chào”. Une chaleur discrète, une indifférence bienveillante : ici, on t’accepte tel que tu es, sans jugement.
En quelques jours, j’effleure l’histoire complexe du pays — guerre, colonisation, fracture nord-sud. Et c’est justement cette dualité, entre ombre et lumière, qui fait du Vietnam mon numéro un. Un pays où chaque rue est un morceau d’histoire.
Je loue une moto pour explorer le nord du Vietnam
Après une petite semaine à me perdre dans l’effervescence de Hanoï, ses klaxons, ses marchés parfumés, ses cafés où le temps semble ralentir, je décide de louer une moto. Mon objectif est simple : remonter vers le nord, là où les montagnes se parent de brume et où les villages semblent hors du temps.
Me voilà lancé, naïvement, sur la route de Sa Pa, cette province accrochée à l’extrême nord du Vietnam, tout près de la frontière chinoise. Les kilomètres défilent. L’asphalte parfois lisse, parfois cabossé, se faufile entre rizières en terrasses et collines verdoyantes. Les virages s’enchaînent, les paysages changent comme dans un film.
Je traverse des villages minuscules, où les enfants agitent la main au passage des voyageurs, où l’odeur du feu de bois flotte dans l’air. Tout ici respire la simplicité et la chaleur humaine.
À Vu Linh, un village posé au bord d’un lac mystérieux et couvert de brume, je décide de m’arrêter. J’installe mon sac dans le homestay de la famille Nam, un véritable cocon où le temps s’arrête. Monsieur Nam m’accueille avec un sourire franc et un thé brûlant, tandis que sa famille s’affaire en cuisine.
Le soir, autour d’un repas aux saveurs intenses, nous parlons longuement. Ils me racontent, avec une douceur presque poétique, comment les Vietnamiens voient les étrangers, et plus particulièrement les Français. Dans leurs mots, je sens une fierté profonde, celle de vivre en paix, de préserver une harmonie que l’on oublie parfois ailleurs.
En quittant la table, je sais que cette étape restera gravée dans ma mémoire, autant pour la beauté du lieu que pour la sincérité des âmes rencontrées.




Me voilà reparti pour Sa Pa, deuxième jour sur la route.
Les douleurs aux fesses commencent à se faire sentir, mais elles s’effacent vite face aux paysages grandioses, bordés de montagnes.
Je m’arrête pour savourer un bon phở dans un petit restaurant en bord de route. L’interaction est rapide ; plus je m’éloigne de la capitale, plus la barrière de la langue se fait sentir. Ici, l’anglais est rare.
Je m’adapte : un sourire respectueux, quelques mots en vietnamien, et me voilà reparti.
Je traverse la province de Yên Bái et poursuis ma route sur les sinueuses routes du nord vietnamien, jusqu’à Lao Cai. Cette ville, en pleine expansion, doit en partie sa croissance à l’afflux de touristes venus de Chine, dont la frontière se trouve à quelques kilomètres au nord.
Je passe la nuit dans un hôtel à bas prix, mais au service impeccable, comme souvent au Vietnam.
Le lendemain, je reprends la route pour ma destination finale : Sa Pa, à environ deux heures de Lao Cai.


À mon arrivée à Sapa, la ville m’a tout de suite charmé : un lac paisible, des montagnes voilées de brume, et surtout, les habitants vêtus de costumes traditionnels colorés. Curieux, j’ai engagé la conversation avec Song, une femme Hmong originaire du sud de la Chine, dont le peuple a fui la guerre.
Ils vivent principalement du tourisme, tout en perpétuant leurs traditions comme la teinture à l’indigo pour leurs vêtements. Song m’a proposé de visiter son village le lendemain.
Après une nuit au Sapa Heaven House, hôtel avec vue sur les montagnes et petit déjeuner copieux, j’ai découvert leur vie simple. Entre élevage, culture de maïs et artisanat coloré, les habitants fabriquent bracelets et colliers pour les visiteurs, gardant vivante leur culture unique.






"La fameuse voix ferrée de Hanoï"